mardi 29 juin 2010

You are a gringo like us

Apres quelques hésitations, notamment dues à mes capacités orthographiques que vous connaissez bien, voici le premier article d´une longue série sur mon petit périple latino américain.

Pourquoi ce titre ?
Une phrase plutôt rassurante du directeur financier de Pepsico Gt essayant de me décrire la situation du pays. Expat allemand, je l'ai rencontré pendant une pause clope en haut de la Torre 4 du World Business Center de Guatemala Ciudad, le poumon financier et économique du pays : il regroupe 4 tours de 14 étages…

Tout d'abord une petite description succincte du Guatemala pour vous mettre l´eau à la bouche et faire peur à ma maman :
14,5 millions d'habitants dont 55% mayas et 75% sous le seuil de pauvreté. L'IDH place le Guatemala 117eme sur 162, ce qui constitue la plus belle performance en terme dessous développement en Amérique Latine, si on exclue les Caraïbes et en particulier nos chers amis Haïtiens...
Ajoutez à cela une activité volcanique et sismique intense, notamment le Volcan Pacaya, situé à une trentaine de kilomètres de la capitale, ayant littéralement explosé il y a un mois, et une saison des ouragans particulièrement intense cette année.
Enfin, la violence urbaine et surtout les gangs et les narcos sont omniprésents. Ils ont d'ailleurs développé un système plutôt rodé : les jeunes caïds vont "s'entrainer" dans les gangs latinos de la Cote Ouest et reviennent baptisés et fin près pour devenir les "sicarios" des bandes locales. Un bel exemple de collaboration transfrontalière.

Donc l'arrivée. Après une belle petite escale a NYC très sympathique, entre visites et soirées avec les "expats" d'HEC, je me suis réveillé dimanche en pleine nuit. Taxi à 2h du matin en plein Chinatown. 30min et 45$ plus tard j'arrivais à JFK. Dans la file d’attente de la TACA Airlines pour mon vol de 4h43 a.m pour Guatemala Ciudad via San Salvador, je n’étais entouré que de latinos. Autant vous le dire tout de suite, ils une passion pour les coupes de cheveux dégueulasses, à savoir les coupes du mulet à la Tony Vairelles. La sale coupe au bol remporte aussi un franc succès et donne un air plutôt niais aux gamins. Manque le strabisme pour compléter le tableau mais nous en parlerons dans un autre article...

Upgrade en Business sans savoir pourquoi par une belle naïade locale, j'y rencontre un suisse allemand qui m'explique qu'il va rejoindre sa femme guatémaltèque pour une quinzaine de jours. Couverture plutôt crédible pour un suppose importateur de cocaïne, un banquier occulte ou un trafiquant d'armes négociant avec des anciens officiers des escadrons de la mort... Bon je divague mais ca doit être l'excitation du départ.

Arrivée après 1h de retard dus aux risques de la tempête Alex, finalement vite dissipés. Guatemala City. 15 degrés, Vent Violent. Normal parait il pour une ville située à 1500m d'altitude.
Mon fidèle chauffeur Ismaël m'attend à l'aéroport avec un panneau "Señor Labat". C´est cliché mais ca fait plaisir.
Le décor est vite planté. Les policiers officiels et les gardiens protègent les coins de rue et les commerces avec des fusils à pompe. Pas rassuré, je questionne le chauffeur qui m'affirme que mon quartier est très calme. Arrivée à l’Intercontinental Crown Plaza vers 11h. Ma chambre est tout confort même si la vue donne sur un Burger King... Je me pose pour regarder "la Copa" et la défaite des Aztèques face à l'Argentine avec son lot de cris de joie et de larmes dans l'assistance.
Petite escale internet avant le déjeuner gracieusement offert par la boite. Vive le pétrole. Puis dodo car la nuit dernière a été plus que courte.

Premier jour de travail. Je suis emmené aux fameuses tours du WTC de Guatemala City. Détecteur de métaux à l'entrée. Au cas où. Les journées seront tranquilles, 8h/17h. Le taf aussi, principalement une construction du budget 2010 et deux missions économiques concernant les immobilisations et la gestion RH de la filiale. Entretien avec le DAF, 33 ans et expat depuis 8 ans, qui m'explique que ce pays est fascinant et que je vais m'éclater.

Fin de la journée et retour à l'hôtel. Si le pays me plaît, je dois encore y prendre mes marques et je fais encore un peu mon Bill Murray, meme si Scarlett ne se pointe pas..
D'autres news jeudi après la visite d'Antigua, l'ancienne capitale coloniale..