lundi 26 juillet 2010

Mon meilleur ami...


Peu d'activité sur ce blog décidemment. Peu de choses à dire en semaine en fait. Boulot jusqu’à 17h puis sortie avec les personnes rencontrées ici. Actuellement, j'écris depuis La "Escuela Superior International", une université/boîte à fric pour jeunesse dorée de la capitale: un ami m'a invité à découvrir son cursus qui consiste en trois heures d'études de cas par semaine le mardi soir... Sachant que la bouteille de rhum en boîte vaut 25 euros, vous en déduirez que je passe de sympathiques soirées avec mes nouveaux compatriotes...mais la vraie aventure se déroule le week end où je me défais de mes amis fils de ministre ou d'exportateur de café pour découvrir les vrais guatémaltèques. Los "rancheros" ie les « campagnards »

Je suis donc parti rejoindre un ami, rencontré sur le champ pétrolier il y a trois semaines, à Cobán une ville du centre du pays réputée pour ses canyons et ses treks dans la jungle. J'arrive le vendredi soir après 5h dans un bus confortable. Mon pote débarque et me trouve un petit hôtel bien sympathique. Indisponible le lendemain, il me trouve un "tour" pour visiter les gorges de Semuc Champeí. Je pars le lendemain dans un minibus avec 16 personnes dont une bande de 8 "gringos". Ils sont tous sympas, travaillent comme bénévoles dans des hôpitaux de la capitale mais au bout de quelques heures les "OMG" et les "So cute" deviennent assez lourds. A côté, un couple de français de St Etienne (les pauvres...) qui se plaint de ne pas comprendre les commentaires du guide bilingue espagnol... Du coup, je fais le traducteur pendant tout le voyage. Au bout d'un moment je leur explique qu'il serait utile de faire un effort de compréhension et de ne pas se plaindre toutes les 5 minutes mais cela ne changera pas leur attitude. On arrive finalement sur le site après avoir récupéré des slovènes sur la route. Le bus est trop rempli et je finis le voyage sur le toit avec les américains. Très cool mais assez dangereux surtout quand on est occupé à regarder le paysage et qu’une branche vient te démonter la nuque… Trekking de trois quart d'heure en pleine jungle à base de transpiration vraiment abondante. On arrive enfin sur le site d'une rare beauté avec des piscines naturelles vertes turquoise où je me prélasse trois heures durant, bercé par les chants des toucans qui se posent sur la rive. On finit la journée tranquillement par une bonne bière locale et la visite de grottes gigantesques remplies de chauves souris qui défèquent sur nous tranquillement depuis leurs stalactites... Au retour grand moment. Les slovènes sans moyens de transport ne veulent pas monter sur le toit car un orage se pointe. On se frite avec eux. Tout le monde les insulte. C’est vraiment drôle. Finalement, ils s’exécutent et passeront 1h30 sous la pluie…

Epuisé, je rejoins mon "poto" qui rechigne à diner avec moi dans un restaurant. Pour finir il me convie au KFC local. Bon ce n'est pas grave, demain je dois voir sa famille et passer la journée avec eux...

Dimanche matin. Levée 7h. Attente de 2h d'Erwin, mon ami. Il me montre un peu la ville et l'on passe devant un défilé folklorique. La veille ils ont élu "Miss Guatemala Maya", une naïade qui à la particularité d'être issue d'une communauté indienne. On assiste donc au triomphe de la "reine maya 2010" et à son parcours dans les rues de Cobán, entourée de fabuleux danseurs déguisés en jaguars et autres animaux exotiques combattants d'autres personnages représentant les conquistadors. Ce sont, bien entendu, les esprits de la forêt qui terrassent les méchants soldats espagnols et portent en triomphe la reine du peuple maya.

Ensuite on part voir son grand père. Je vous précise qu'Erwin a 33 ans et que son grand père en a 65... Toute la famille est là. Ses tantes, son neveu Diego. Ils me font goûter les spécialités locales. Mais j'avoue qu'à 10h du matin, être obligé de manger des haricots rouges frits dans du sucre de canne et de la graisse de porc cuite dans une feuille de banane j'ai eu un peu de mal. Vers 11h départ pour les Grottes du Roi Marcos. C'est là que commence le plus marrant. Quand je vous dis départ, c'est à 7 dans un vieux pick up avec toute la famille. Je suis aux anges car je vais partager un dimanche à la campagne avec une famille de locaux. Au bout de deux kilomètres, station essence. Erwin me demande si je peux payer. Ok pas de problème. Du coup il fait un plein qui pourrait nous mener jusqu'à la frontière avec le Belize. Les grottes sont à 10km... Arrivée au Parc. Il me demande si je peux payer l'entrée pour son neveu. Je m'exécute mais le doute commence à s'immiscer en moi. Serais-je une pompe à fric ? Non, Erwin c'est mon ami... Pendant que la famille prend le soleil, je file visiter les grottes, la mort dans l'âme car celles de la veille ne m'avaient pas laissé un souvenir impérissable. On nous distribue des casques, des bottes et une lampe frontale ! C'est l'aventure. Au bout d'un tunnel de 150 mètres où l'on rampe presque tout le long certains passages étant particulièrement difficiles (70cm de large et 1m50 de haut...), on débarque sur une cavité plus grande ou coule un torrent souterrain ! Accroché à une corde, on s'avance le long du torrent pour finir par le remonter ! Bien entendu mes bottes sont trouées mais ce n'est pas bien grave ! On progresse donc les pieds dans l'eau pendant 100 mètres avant de retrouver la terre ferme. Là, le guide nous fait éteindre nos lampes pour une minute de silence assourdissant dans le noir total. Je ne vois rien et je me trouve 300 mètres sous terre. Sentiment vraiment étrange et flippant. Très bonne surprise.

De retour au soleil, je finis ma journée par un bain dans des sources chaudes. On part manger. Sur la route on s'arrête acheter des bières. "Tu peux payer Nathan ?" J'offre donc ma tournée à toute la famille... Ils concoctent une sorte de mixture à base de bière, de pulpe de citron et de jus de tomate qui est vraiment bonne. On part ensuite prendre un café et manger. À la fin du repas, l'addition. Erwin me regarde et me dit sans aucuns scrupules "Comment on fait Nathan ?" Je commence à lui dire que ce n'est pas normal. Ca commence à bien faire. J'ai tout payé aujourd'hui, il ne m'invite même pas à un pauvre sandwich et il me demande de nourrir toute la smala... Je paye la moitié du repas. Silence très très gênant, qui s'éternise dans la voiture qui me mène à la gare routière. Merci my friend... Pour la petite histoire, j'ai reçu un appel de mon "ami" le lendemain qui fait comme se de rien n'était. Il me demande ce que je fais mardi soir. Et après quelques ronds de jambe, ose me demander s'il peut dormir à l'hôtel avec moi pour économiser le prix d'une nuit... Je l'envoie royalement chier. Plus de nouvelles c'est bizarre. J'en rigole maintenant mais sur le coup j'étais vraiment déçu de voir que même dans une famille de la classe moyenne (ce qui est rare) sensée faire découvrir sa région, l'étranger reste une tirelire que l'on peut casser sans aucune honte...

Au retour, je prends un bus tout pourri. Je veux dormir mais je resterai finalement captivé par la capacité du chauffeur à doubler en côte, sans reprise et de nuit ou à tenter un quadruple doublement 300 mètres avant un virage.

Prochain épisode en fin de semaine. Cap vers la côte caribéenne et les ruines mayas…





Le défilé mystique



La Grotte de tous les dangers...



Cette bonne famille condamnable pour extorsion de fond..


















lundi 19 juillet 2010

La Suisse et le Souk



Levée 6h du matin ce samedi. Petit dej expédié. Un bus pour Antigua (cf post précédent) qui constitue un Hub pour tous les transporteurs de la région. J’y attends un autre bus avec plaisir. Les lumières sont magnifiques et le volcan Del Agua resplendissant. Bref tout va bien. Deuxième shuttle qui doit me mener à 90km de là au bord du Lac D’Atitlán, sorte de Lac Léman ou se côtoient les plus riches et les plus pauvres. Là les ennuis commencent mais on s’y attendait. Avec les pluies torrentielles des jours précédents, la route est souvent obstruée par des coulées de boue ou des éboulis. C’est donc en 4h que nous ferons le voyage. Arrivée à 11h à Panajachel, la « ville ». J’enrage. On se croirait en Ecosse. La pluie s’abat sur les rives du lac. La brume ne permet pas de voir à plus de 50 mètres. Les « anciens » me disent qu’il faudra attendre demain matin ! Mais demain matin je pars ! J’essaie alors de trouver des touristes courageux pour prendre una « lancha » sous la pluie mais apparemment ils préfèrent siroter un chocolat au chaud.
Je commence à errer dans les rues, passablement trempé. Un jeune homme très laid m’aborde. Il veut me vendre de la Ganja. Son sourire m’éblouit. Quatre dents en or pour un gamin de 14 ans c’est assez dingue. Finalement il me promet un bateau privé avec son « frère » pour 15$ ce qui est étonnamment peu cher. Je me sors finalement de ce traquenard assez louche. Heureusement durant mon repas, je rencontre un vieux qui me parait digne de confiance. Lui aussi me vend un « tour de lancha » pour à peu près le même prix. Vendu. Passage par divers intermédiaires qui prennent leur com. Le bateau prend le large. On ne voit rien. Je me demande ce que je fais là tout seul dans la brume. Après quelques minutes le vent se lève et tout se découvre. Ca valait vraiment le coup finalement.
On aperçoit le long du lac de magnifiques maisons avec leurs embarcadères privés qui semblent appartenir au méchant de James Bond. Les villages eux sont un ramassis de petites maisons de carton. Je m’y arrête, une femme m’emmène chez elle pour me montrer son métier à tisser et me vendre des écharpes. Un véritable taudis construit en roseaux séchés et en boue. Mais je suis insensible et je refuse ses broderies multicolores. On se croirait un peu à Sainte Lucie. Tout est vert et luxuriant. Mais toujours pas de Volcans cachés par la brume.

Le soir, je rencontre deux australiens avec qui je me mets assez minable et rejoins ensuite un groupe de guatémaltèques que j’avais rencontré la semaine dernière dans le bar branché de Pana. Première vrai cuite du séjour à base de rhum local infâme. Le reste relève du privé.
Le dimanche matin sera relativement dur. Levé 7h vraiment pas frais. Je dois visiter le plus grand marché d’Amérique latine situé à une heure du lac à Chichicastenango. Mais j’ai compris depuis quelque temps que la perception du temps est légèrement différente ici. A chaque fois que l’on me dit « à 1h de route » j’en prends pour trois heures… Je profite du calme matinal pour voir enfin le lac dans toute sa splendeur. Je croise quelques colibris le long de la rive mais beaucoup trop rapides pour mon compact. La navette arrive avec 2h de retard. Sur le marché a 11h30, je vois les vrais guatémaltèques. Pas les métisses de la capitale les vrais de vrais les indiens quoi. Plusieurs conclusions.

- Ils sont tous petits. Environ 1m40 pour les femmes et 1m60 pour les hommes. Je ne plaisante pas…
- La mode masculine est aux chapeaux de cowboy. Parfois blanc nacré…
- Ils ont tous l’air vieux même les gamins. En même temps, en croisant sur la route des gamins de 8 ans transportant sur leur dos des troncs d’arbres entiers on se doute qu’ils ne sont pas au top…
- Le syndrome des dents en métal refait son apparition. Or, Argent, Ferraille ? Les jeunes comme les vieux se font allégrement customiser le palais.

Je m’insinue dans le marché et retrouve toutes les odeurs caractéristiques de ce type d’endroit. Poisson avarié. Huile à friture. Odeur de maïs toasté. Il y a en fait deux marchés. Un pour les touristes où ils peuvent acheter tout l’artisanat du coin via les traditionnelles négociations et le marché pour locaux où tout se vend, des ustensiles de cuisine aux bois de chauffage. Curieusement, les gens sont très avenants dans le premier et particulièrement acerbes dans le second, empêchant de prendre des photos ou te gueulant dessus dans une des langues quiché de la région quand tu touche les sacs de maïs. Je me repose dans un restau où je me plais à écouter la conversation de trois profs toulousaines à la retraite pestant sur le Lycée « Privé » Fermat…

Retour via Antigua. Achat de livres dans un marché aux puces. Je sombre à 22h dans un sommeil profond.

Quelques clichés avec dans l’ordre le marché, le lac et Antigua le matin..














et pour finir les fameux dentistes...









jeudi 15 juillet 2010

La prison dorée


Semaine plutôt tranquille d’où une activité assez peu importante sur ce blog.. Le week end dernier avait assez bien commencé avec une petite escapade à Mixco Viejo. La veille lors d’un dîner avec des collègues de travail, ces derniers m’avaient vanté la beauté de cette ancienne capitale quiché, une sombre tribu d’indiens qui se fit massacrer par les conquistadors au XVIe siècle. Debout à 7h, 2h de route dans le Pick Up avec mon chauffeur. Ah oui je ne vous avais pas informé mais j’ai un chauffeur qui s’occupe de moi tous les matins et tous les soirs pour m’emmener ou bon me semble. Mais comme il est bien payé, il fait des heures sup et peut me servir de guide le week end…

Malheureusement, ce jour la, il n’était pas disponible. Du coup j’ai eu droit à l’autre chauffeur de la boite. Beaucoup moins loquace, il pousse la perversion jusque à me demander de lui rembourser son Mc Morning… tout se perd décidemment, Heureusement qu’il nous reste l’Afrique Noire… En plus il est roux. Chose rare et vraiment effrayante ici. Donc on part avec un soleil radieux, On arrive sur une grande crête rocheuse en plein milieu des champs de maïs après avoir traversé quelques bidonvilles et le beau marché de San Juan de Quetzalcoatgalpaquelquechose, une ville spécialisée dans la culture des fleurs. C’est vraiment splendide. Le python rocheux domine toute la vallée. En revanche, moi qui m’attendais aux ruines d’une ville maya, je tombe finalement sur quelques temples restaurés en pierre blanche. De toute façon je savais qu’après avoir vu Angkor je serai blasé… Une chose assez marrante sinon, les vestiges d’un terrain de basket maya. C’est assez particulier comme sport. Ca ne se joue pas avec les mains. Il faut faire rebondir la balle avec ses avant bras pour toucher une tête de dragon a l’autre bout du terrain. Soit. On a bien inventé le curling.


Retour laborieux vers la capitale. 3h pour 60km. Pourquoi ? La pluie qui s’est abattu sur la ville. Sale pluie. Elle me bousille la fin de mon week end et le début de cette semaine. Une pluie torrentielle qui s’abat tous les après midi sur la capitale qui forme une sorte de cuvette ou tous les nuages du pays viennent se réfugier. Donc bien sur, mon escapade sur le volcan en activité pour voir la lave et tout ça j’abandonne… Finalement Shrek 4 ce n’est pas si mal.
Suivent alors un lundi et mardi tous aussi déprimants, ou je fais face à une solitude profonde. Mes collègues de bureau, seules personnes a qui j’ai pu tisser quelques liens d’amitié a part un chauffeur de taxi nommé Vincente, sont indisponibles pour aller boire des canons. De plus, je les aime bien mais leurs conversations tournent souvent autour du mariage et des enfants... J’avais bien réussi a chopper le numéro dune fille qui regardait le match avec moi mais elle a 18 ans et même Jean-Rémi* ma dit après vu son profil facebook qu’il serait incapable de la draguer. Du coup, je sympathise avec des gens autour d’un verre à l’hôtel. Je fais de belles rencontres. Un gringo travaillant pour l’aircraft administration fin connaisseur en Rhum. Suite à cette conversation j’ai appris trois choses.


1- Les Rhums blancs sont immondes
2- Les Rhums noirs du Venezuela ce n’est pas pour les fags.
3- Le meilleur rhum c’est l’Appleton, from Jamaica. Il m’en offre d’ailleurs un verre et je dois admettre que cest autre chose que le Negrita.


J’ai aussi eu une discussion avec une texane d’une église baptiste qui vient évangéliser le Guatemala avec 32 autres tarés. Enfin, j’ai eu la chance de converser avec la première dauphine de Miss Venezuela de passage à l’hôtel. Je n’ai pas osé lui offrir un verre. J’avais honte face aux deux mecs super musclés et super bronzés qui étaient avec elle.


Heureusement la fin de semaine a été plus vivante. J’ai enfin rencontré des gens au détour d’un restaurant. Etudiants en Droit et en relations Internationales. Mais j’ai surtout préparé mon week end à Panajachel, autour d’un lac cerné par les volcans. J’en parle à mon supérieur en lui disant que je comptais prendre un bus. Normal non ? Même si les bus seconde classe ne sont pas réputés très surs, ils méritent le détour rien que pour leur aspect extérieur. Ce sont d’anciens bus scolaires américains bolidés par chaque chauffeur ! Le lendemain, ça se gâte, il vient me voir en m’annonçant que je ne peux pas me casser comme ça. Ma sécurité. Comme je suis un rebelle, je me révolte. Du coup ils ont trouvé une solution assez simple. Ils me payent tout pour être sur que je sois en sécurité. Le transport en Shuttle, l’hôtel, le guide, etc. Bon je ne suis plus du tout libre de faire ce que je veux. Je serai gardé tout le week end mais au moins je me mets royal… Cependant je compte bien fausser compagnie à mon ange gardien pour aller faire un tour en moto autour du lac….


Je vous raconte ça dimanche soir…

* Le nom de cette personne a été volontairement substitué par respect pour son intimité.





Mixco Viejo




Le "But" ou le "Panier"





Les fameux chicken bus qui me sont interdits...

vendredi 9 juillet 2010

Bouillon de Culture



Aujourd'hui c'est la page culture...

Premier point : le Cinéma. Hier soir je me suis fait assez peur. Je pars au cinéma au petit bonheur la chance pour trouver un petit film local. Bien évidemment je suis trop optimiste. Seulement les blockbusters américains. Entre Twilight et Toy Story 3 je me lance pour le dernier Film de Tom Croisière et de Cameron Diaz (une bonne surprise plutôt drôle finalement…). Je rentre dans la salle 5 minutes avant la séance. Personne. Les bandes annonces s’enchaînent sur une vieille bobine qui crépite. Silence. Toujours Personne. Assez flippant. Je me rassure pendant le film. Fin. Personne. Je sors. Le mall est désert il est 22h. L’entrée du cinéma est fermée. Je sors par une porte dérobée qui donne sur un parking. Le grésillement des néons n’est pas très rassurant non plus. Je commence a courir pour trouver la sortie. La je tombe sur quatre types en blouse blanches avec des masques a oxygène qui me font signe de reculer. Je cligne des yeux. Finalement je sors. Là, un mec m’accoste pour me demander une cigarette. Il commence a me prendre par le bras vu que je n'en ai pas. Il est saoul. Mais il me laisse tranquille finalement. Je saute dans un taxi qui me demande si la musique était sympa. Il me parle des discothèques. Je viens d’apprendre que la vie nocturne commence a 20h après le repas (dire que je me croyais en Espagne…) et se termine a 1h. Il m’avertit alors qu’il ne faut pas traîner dans les centres commerciaux tard car ils ne sont plus protégés. Bon avec tout ça je ne sais toujours pas pourquoi les mecs portaient des masques a gaz…

Du coup je rentre a l´hôtel et me met a bouquiner… mais au fait, que lire au Guatemala ?


Après quelques jours de disette littéraire je suis allé fouiner dans des librairies ainsi qu’à l’Alliance Française pour me ravitailler un peu. J’ai trouvé du bon, du très très bon pour accompagner mon petit voyage. Petite sélection littéraire.


1) Le local.
Commençons par la légende, le mythe du Guatemala, à savoir Miguel Angel Asturias, le prix Nobel 1967. C’est un peu un Dieu ici. C’est bien simple si vous ne devez retenir que deux livres c’est Légendes du Guatemala d’Asturias et La Bible (les Guatémaltèques sont très fervents donc ils collent des autocollants Jésus est ton Ami sur leur voitures et sur les bus et affectionnent la littérature religieuse qui narre les miracles et la vie du Christ en mode feuiletton TV)
Inculte, je me jette sur la page wiki d’Asturias et je découvre qu’il fait parti du mouvement du « Réalisme Magique » et je retrouve certains auteurs enthousiasmants comme Borges et ses petites nouvelles ou Kundera. Bon donc j’achète le livre (en espagnol bien sûr, je suis un puriste) mais je le laisse couver un moment car les emprunts de l’Alliance sont de courte durée !

2) Le mythe
À l’Alliance j'essaie de trouver un livre parlant de voyage. Je sélectionne Les Conquérants de Malraux. L'écrivain du voyage par excellence. J’avais aimé La Voie Royale et La Condition Humaine donc me voila reparti pour une traversée de l’Asie… Toujours aussi plaisant.

3) L’improbable
Même dans mes rêves les plus fous je n’y pensais pas. Et pourtant. Il est bien la devant moi. J’ai trouvé Terreur à San Salvador !!!!! Même ici je retrouve ce bon vieux Malko dans un SAS plus alléchant que jamais ! Son écriture exécrable, ses fameuses tournures de langue, ses expressions locales (la je m’attends a du pistolero sicario et aguardiente), son scenario digne d’un film de JCVD, ses scènes de cul plus qu’allusives décrivant les « globes fermes » de « salopes tropicales », ses scènes d’action mettant laissant place à des hommes armés jusqu’aux dents de Beretta Wilson 14mm ou d’Uzis de fabrication israélienne, sa capacité hallucinante a faire des inserts publicitaire pour Air France, pour le Cognac Gaston de Lagrange ou pour le designer Claude Dalle, son héros aux complets d’alpaga et au pistolet extra plat…
Le pitch de celui là ? Malko est chargé d'assasiner Enrico Chacon, un ancien barbouze de la Company qui est à la tête d'un escadron de la mort a San Salvador et dont la spécialité et de torturer ses victimes à l'aide d'un hachoir a viande....
Bref un délice en perspective. Je suis tellement heureux.

Bon je vous laisse deviner par lequel j’ai commencé ?

lundi 5 juillet 2010

Le stage ouvrier



… de trois jours heureusement.


Vendredi matin levé 5h pour un départ matinal pour le champ pétrolier ! Paysages majestueux au décollage, les volcans entourent la capitale semblant scruter les voyageurs dans leur manteau de velours... Je m’endors paisiblement nullement gêné par le vrombissement du moteur à hélice et les émanations de gasoil du petit avion qui fait la liaison avec Xan, situé à 500 km au Nord. Je me réveille alors que nous survolons la jungle et que nous nous apprêtons à atterrir. Je suis tout excité d’arriver sur les lieux. C´est la jungle ! Trop cool ! Vive Tintin et les Picaros ! Mais je relativiserai assez vite mon engouement puisque les moustiques me saigneront jusqu’au sang et que mes chaussures de sécurité me donneront des belles ampoules.

Le site est VRAIMENT perdu dans le Nord du Guatemala. 37 degrés a l’ombre 80% d’humidité. Aucun contact avec l’extérieur n’est possible. Sans la piste d’avion la première ville se trouve à 120 km. Les paysages sont assez beaux, forêt de bois exotiques et mangroves bordées de palmiers. De manière générale ça ressemble au bourbier vietnamien d’Apocalypse Now sans les méchants bridés. Je fais le tour avec le responsable de la sécurité durant toute la journée. Il m’explique que le principal danger ici réside dans les rejets de H2S, un gaz incolore qui peut bloquer le système respiratoire en un instant s’il est inhalé à trop forte dose. S’ensuit quelques anecdotes morbides quoique assez marrantes sur des types complètement débiles qui s’amusaient à ouvrir des tankers pour les inspecter en retenant leur respiration au lieu de prendre un équipement adapté et qui mourraient sur place. Le plus drôle c’est que leurs petits copains en les voyant inconscients ne pensaient pas à mettre un masque et se précipitaient à leur tour dans le tanker…
Je fais ensuite la visite des différents puits de pétrole avec lui. Il est d’une gentillesse rare et j’ai rarement vu quelqu’un qui aimait autant son métier. Il m’explique un peu le fonctionnement du site et je me rends compte que le champ pétrolier est basé dans une réserve naturelle… Du coup je fais un peu mon écolo et le provoque sur le thème de la responsabilité sociale, blabla. Là il me concède qu’ils polluent beaucoup notamment parce que leur système électrique est fourni par du diesel mais que les plus nocifs sont les communautés mayas qui sont nomades et brûlent constamment la forêt pour créer des pâturages à leur vaches ! Habile Bill. Aucun pétrole ne s’échappe des puits car le pétrole est dirigé directement vers un oléoduc. En revanche, les communautés indiennes locales sont adeptes du braconnage, notamment de perroquets et de singes qu’ils revendent sur les marchés. Ils sont aussi assez forts dans le vol et le trafic de cuivre. Enfin, il leur arrive de prendre en otages le personnel du site pour réclamer de l’argent ou de faire exploser l’oléoduc pour être employé lors des travaux de reconstruction. Du coup, la solution est assez simple : les payer. Ils sont prioritaires sur les contrats d’intérim et certains ont intégré l’armée pour vivre dans un détachement qui garde la frontière mexicaine située à 25 km. Enfin qui garde est un bien grand mot. Leur tache principale est de se faire corrompre par les sans papiers qui veulent traverser la frontière. D’ailleurs ces derniers ont changé de route car le péage est devenu trop cher !
César, c’est son nom, me raconte ensuite les autres problèmes du champ à travers une tonne d’anecdotes. Par exemple, il me narre l´histoire d’une fête locale où la population se baladait près de l’oléoduc. Les gens chantaient au son des Marimbas et quelques uns, bourrés, ont tailladé le pipeline répandant du brut partout. D’autres événements plus graves aussi comme des prises d’otage sur le champ pétrolier par des paysans sans terre ou des maîtres d’écoles (armés de machettes quand même…) voulant faire pression sur le gouvernement. Et enfin, les narcos, toujours présents, qui construisent des fausses fincas abritant une piste d’atterrissage et des locaux de stockage en pleine jungle avant le passage vers le Mexique.
Apres cette rencontre assez sympathique le premier jour j’ai visité les installations vendredi et samedi. Bon que dire. Très intéressant tout ça mais je n’ y mettrai pas les pieds une seconde fois. Je suis revenu couvert de moustiques, la bouffe était horrible et basée sur deux féculents, le maïs et le maïs. Heureusement que les ouvriers sont très sympas malgré leurs 12 heures de boulot quotidien… Après le match de foot de 19h et le dîner, le temps se fait un peu long. Heureusement j’ai pu me plonger et finir la suite du Dracula de Stoker chippé à Jean Remi. Mouahahah.
Quelques surprises sont venues rythmer ces 3 jours assez monotones. Entre autre une alarme pour fuite de gaz mortel a 6h du mat. Fausse alerte. Mais surtout des paysages magnifiques notamment au coucher du soleil et quelques rencontres avec des animaux locaux comme la tarentule, le singe ou le toucan !
Retour lundi matin a Guate. Next Step les volcans…




Départ de la capitale

Le bon coucou

Assez magique...





jeudi 1 juillet 2010

Les chroniques ordinaires du Touriste



Depuis mon arrivée, j'entends deux sons de cloches : d’un côté les expats qui me font peur et qui m’invitent à jouer au Golf le dimanche après midi. De l’autre, les guatémaltèques qui veulent me faire visiter et par la même occasion me faire découvrir l’aguardiente…Vous devinerez avec qui je vais passer le reste du séjour. Pour vous rendre compte du gouffre qui existe entre ces deux populations, il faut vous préciser que ce bon vieux DAF n’a jamais foutu les pieds dans le centre historique de la capitale en 4 ans…
Ainsi, tout le monde m’a conseillé de visiter Antigua mercredi. Pourquoi un mercredi ? Parce mercredi c’était “el Dia del Ejercito” : grand jour de commémoration et de démonstration de force de l’armée guatémaltèque avec un slogan bien rodé “Courage et Vaillance”. Ils n’ont peur de rien même pas des lapalissades.
Et comment puis-je être au courant de tout ca ? Grâce au principal journal du pays, la "Prensa Libre", journal au doux nom me rappelant que le Congo-Kinshasa-Kabila est une République Démocratique. Je vas trop loin. Le Guatemala sort de plusieurs années de dictature mais depuis 1996 les élections sont libres et la guerilla dissoute. Pourtant, dans les faits, le Président n’est pas maître à bord. Les vrais décisions sont prises par les grandes familles réunies dans un Club dirigé par le fondateur de « Pollo Campesino » sorte de KFC local encore plus gras et sale. Ils ont en effet corrompu une partie suffisante du parlement pour éviter toute réforme qui ne serait pas de leur goût. D’où des situations ridicules où les Président s’entretient avec Captain Pollo pour décider de la reconstruction des routes et des crédits de l´armée…
Bien sûr tout le monde est au courant mais les medias se sont résignés à parler des avancées du pouvoir contre la criminalité, du nombre de voitures chinoises vendues au premier semestre ou des nouvelles corvettes de la Marine.

Voila pour la situation politique. Donc pour visiter Antigua, l’ancienne capitale coloniale, je vais trouver une agence de voyage car sinon c´est trop dangereux me dit-on. Je négocie le tour avec un petit groupe de cubains de Miami en me disant qu’avec eux ca sera un peu moins Disneyland…Et bien pas du tout. Le chauffeur commence par m’oublier et reviens me chercher à l’hôtel une heure plus tard. Premier arrêt dans un petit village. L’église est très jolie. Mais malheureusement les cubains sont en train de visiter un marché de bibelots en céramiques. Je les attends trois quarts d´heure. Ils reviennent avec des bols en céramiques typiques flanqués du logo Real de Madrid. Il n’est même pas midi, je suis désespéré.
Heureusement la suite sera d’un tout autre ordre avec une ballade (sans les cubains !) dans la vieille ville avec ses rues pavées bordées de maisons multicolores et de bougainvilliers en fleur. Mais aussi un resto fantastique que je ne vous détaillerai pas car je ne suis pas le Lonely Planet.
Retour en passant par une plantation de café avec des petits enfants tous gentils qui te regardent comme le chat de Shrek avec des sachets de cafés qui finiront entre les mains des cubains. On dirait une Pub des années 80 pour “El Gringo de Jacques Vabre”.

Mais ne vous y fiez pas je côtoie des guatémaltèques « authentiques ». Hier j’ai été invité par la secrétaire du DAF à diner. Grosse relance puisque elle a tous les attraits de la Bomba Latina dont on peut rêver. Bien sûr, je me demande si elle a déjà flirté avec des petits stagiaires. Finalement coup de téléphone vers 19h, elle me dit qu’elle viendra me chercher avec son mari à 20h. Débandade totale. Une fois dans la voiture je me rends compte que je connais son conjoint qui est ingénieur chimiste à mon étage. Je suis impatient de gouter aux spécialités locales mais finalement ils m’invitent dans un Steak House. Je suis ravi. Tout se passe très bien durant tout le repas mais cela dérape au moment où ils commencent à me parler de leur mariage sur une plage du Pacifique avec pleins d’invités habillés en blanc et des tortues. Je ne sais pas pourquoi, ca me rappelle le couple Mompeyssin.

Vendredi matin, départ pour trois jours dans la jungle. Les perroquets et les tarantules y sont magnifiques paraît il.





La brume du soir
Quelques églises baroques