Je suis a Lima ! arrivée hier. Je retrouve Antoine, Mathias et Bobo, bronzés, maigres et sales. Début de soirée a mon hôtel avant de dire au revoir aux deux premiers qui ont un vol a minuit. Boris me relance a coup de Beer Pong avec des écossais et un irlandais particulièrement moche qui a peut être inventé un nouveau concept: le dreadmulet. Un mulet doublé de dreadlocks assez fantastique qui nous a captivé durant plus d'une heure... Puis grosse soirée dans une boite a Lima. Vue sur l'océan Pacifique. Choppe. Retour a 4h. Couché 5h. Mompeyss me réveille a 7h... et me déteste car je suis sur Internet depuis trois quarts d'heures...
Et après plus d’une semaine de silence voici le dernier chapitre guatémaltèque de mon carnet de route. Même si les semaines se suivent et se ressemblent à Guate City, je m’y suis vraiment plu. Dommage, je commençais tout juste à prendre mes habitudes dans certains lieux alors que je quittais cette capitale polluée hier pour une nouvelle: Lima… Quoi qu’il en soit, si la ville n’a aucun intérêt pour un touriste (elle est moche et dangereuse), pour un expat ou un guatémaltèque aisé, il y avait vraiment moyen de se faire plaisir. Et je ne m’en suis pas privé. J’ai découvert la semaine dernière un lieu assez singulier, las 100 puertas, une rue fermée et pavée avec pleins de bars underground me rappelant un peu Oberkampf. On y trouve tout le gratin culturel guatémaltèque parlant de la nouvelle expo du MOCA de Los Angeles ou du festival électronique SumJam sur l’ile paradisiaque hondurienne d’Utilla où j’aurais bien passé mon dernier week end si les billets ne coutaient pas 500$...
A part ca que retenir du Guatemala ?
- La République Bananière ce n’est pas si mal.
A Livingston, la semaine passé j’ai vu pour la première fois je vois les immenses plantations de bananes de la vieille United fruit Company, revendue depuis aux concurrents Del Monte et Dole. Des bananiers s’étendant à perte de vue. Même si la Company est à l’origine d’un coup d’état, du déracinement de plusieurs milliers de personnes, du pillage des ressources naturelles du pays, le chauffeur de mon bus me vante les bienfaits du « paternalisme » de cette belle boite où tous les ouvriers avaient accès à la sécurité sociale et leurs enfants à une scolarité en échange de quoi ils devaient un respect éternel aux Blancs. Sacrée Doctrine Monroe. L’Amérique centrale était bien leur Congo Belge. Et très souvent ils ont été plus subtils que les européens dans leur politique coloniale, considérant l'indigène comme un potentiel consommateur et non un esclave ou au mieux un barbare. C'est vraiment pratique pour effacer les séquelles culturelles d'un pays et le faire adhérer a la sphère d'influence yankee. Peu de rebellions sauf dans les zones sensibles, a savoir les campagnes mais la encore, l'église catholique a joué son rôle de prédicateur économique. Et au final, que retient-on de chiquita ici ? Un chemin de fer usager, la première route moderne du Pacifique a l'Atlantique et un port resté le principal vecteur d'exportation du pays...mais au delà, un superbe tremplin pour toutes les autres firmes qui oeuvrent beaucoup plus discrètement depuis les années 30 et les premières dictatures.
- Rigoberta Menchu est un leurre.
Comment casser un mythe ? En parlant avec un étudiant en droit qui m’a expliqué ce que seuls les Guatémaltèques savent au sujet de Rigoberta Menchu, la célèbre porte parole des indigènes. Son histoire et sa lutte qui lui a valu son Nobel de la Paix reste assez trouble. Selon sa biographie, analphabète et orpheline, elle a travaillée des années dans une finca de café avant de devenir syndicaliste pour les indigènes. En réalité son père travaillait à l’ambassade espagnole et elle a pu profiter du système scolaire. Mais assez proche des mouvements d’extrême gauche et de la guérilla marxiste ses derniers l’ont instrumentalisé et ont créé le Mythe Rigoberta Menchu pour défendre leurs intérêts et gagner en popularité auprès de la communauté internationale via l’amalgame Guérilla = Mayas. Le prix Nobel de 1992 est une victoire pour eux puisque cela leur donna un poids immense lors du processus de paix face au gouvernement républicain. La bonne Rigoberta, une simple arme politique.
- La Religion et la superstition.
Je ne sais pas si c’est le cas en France, je ne le pense pas. Mais la tour dans laquelle j’ai travaillé durant 6 semaines n’a pas de 13eme étage car aucun employé ne voudrait y travailler…Plus généralement le Guatemala reste assez incroyable pour un agnostique puisque la Foi Chrétienne, évangélique et les religions païennes se livrent à une concurrence féroce et je dois dire qu’il est assez singulier de voir une population si croyante surtout face à tous les cataclysmes climatiques qu’ils doivent supporter (une éruption, un tremblement de terre et deux inondations, cette année…). Le summum vient du culte du Dieu Maximón, syncrétisme religieux extrême entre St Vincent, un missionnaire espagnol devenu l’incarnation de Dieu, et une antique divinité maya. Pour le satisfaire, les croyants lui offrent des clopes et des cigares ainsi que des spécialités locales qui pourrissent devant les autels. Plus généralement l’église catholique joue un rôle politique considérable et les curés sont plus écoutés que les maires dans la plupart des localités rurales. Du coup, le cardinal possède un contre pouvoir qui lui permet de demander des comptes au président pour n’importe quelle reforme. Par exemple, il tente depuis deux semaines de bloquer une reforme de la loi sur le Divorce qui autoriserait un divorce consenti par seulement un des deux conjoints…
- Les Gros.
Je vous épargne les photos des fats guatémaltèque que j'ai prises pour le plaisir. Mais il faut reconnaitre que l'obésité devrait être reconnu Grande Cause Nationale ou Defi pour le Développement. Cela tue ici plus que la malnutrition... Et c’est bien normal. Dans ce pays, les légumes sont des garnitures a tacos et aux haricots rouges et maïs. Si l’on peut se régaler des quelques excellents fruits locaux, banane ananas et papaye entre autre, la plupart se contentent de gâteaux a la crème pâtissières absolument ignobles. Bref, le ressources culinaires sont incroyables mais la population préfère se gaver. Heureusement que la bière permet de tasser tous ces bonne plâtrées. La Gallo, la fierté nationale, sensée avoir remportée dans médailles internationales, est un simple Kro. Mais ils réussissent un superbe cocktail a base de bière, de jus de tomate, de citron et de Rhum. Une vrai prouesse...