jeudi 26 août 2010

Chroniques boliviennes : le barbier et la Lucha libre..

Premières news après une semaine assez dingue...

Nous vous avions laissé à Puno, sur le Lac titicaca, a la frontière bolivienne. Le lendemain matin visite des îles flotantes d’Uros, ou de Disneyland si vous préférez. On a quand même eu droit à des chants aymaras et quechuas (alors qu’ils ne parlent pas quechuas mais ça fait typique...) et surtout à de belles reprises de « Vamos à la Playa » ou encore « Frère Jacques ». Un desastre touristique donc. Heureusement on s’est consolé grâce au Doctor Baillón. Un habitant de Puno rencontré par hasard qui nous a conseillé un resto local. Le buy-buy est relativement dur a trouver. Aucun panneau, juste une porte avec un numéro, ou l’on s’enfonce apres un long couloir sombre dans une gargotte de 20m2 qui nous remplira la pance de delicieux boeuf aux oignons...

Puis, départ pour la Bolivie. Bus durant 3h longeant le Lac Titicaca. Marche de 3km pour atteindre le poste frontiere. Et arrivée finale a la « station balnéaire bolivienne » de Copacabana. Plage, pédalos en forme de canards et chiens errants sont le décor de ce petit bout de paradis oú tout le monde vit au ralenti. Nous y resterons deux jours. Coupure d’electricité générale la premiere nuit qui donne une ambiance quasi glauque dans le village. Le lendemain visite de l’île du Soleil. Le berceau de la cosmogonie inca oú le Dieu Créateur Viracocha a engendré le Soleil et la Lune. Trop classe. Marche de 5h à 4000 mètres assez éprouvante... On se la joue un peu mais c’est seulement 10km... Plus beau coucher de Soleil jamais vu le tout en sirotant un jus de fruit pressé et quelques cigarettes avant de tapper une truite entière grillée à la plancha. C’est à ce moment que l’on a pensé à vous, en France... Que dire d’autre sur Copacabana ? Cette ville est ubuesque. Remplie de chiens et de sonos passant la lambada en boucle, version flûte de pan... Elle accueille chaque jour des centaines de personnes venant de tout le Pérou et la Bolivie pour faire baptiser leurs voitures à coup de pétards et de bière par les prêtres locaux ! Après ils se bourrent tous la gueule, c’est marrant vu que la cérémonie commence à dix heures du matin...

De manière générale on a appris quelque chose qui nous éclaire beaucoup sur la propension des boliviens à s’éclater la gueule. Selon leur philosophie, durant les fêtes, pour honorer Pachamama, la Terre-Mere, il CONVIENT de pousser l’excés à outrance et de se bourrer la gueule au maximum voire jusqu’à la mort. Dans ce cas là, il s’agit d’une offrande à Pachamama. L’alcolo est un héros ici.
Un autre angle vous aidera peut être à comprendre la situation de ce pays. Il y a quelques mois, le gouvernement à voulu faire passer une loi interdisant aux chauffeurs de bus d’être en état d’hébriété durant leur service. Énorme grève génerale des transports. La loi n’est jamais passée...

Bref, après ces quelques jours hors du temps, direction La Paz, bouillonante et déroutante. D’abord elle est literalement accrochée à la Cordillère. C’est un agglomérat de pixels-maisons qui ronge la montagne dès que la pente n’est pas trop raide. L’urbanisme anarchique par excellence. Des zones inconstructibles flanquées de bidonvilles dévalent les pentes du canyon encerclant la ville. Notre première impression : une foumilière géante et sale. En effet, tout grouille à la Paz. La ville regorge de marchés couverts necessitant une carte et une boussole pour s’y orienter. Les hommes courent tout le temps. Les femmes hellent les passants pour leur vendre de la bouffe, des lampes, des vêtements placés sur un étal à même le sol. Les taxis collectifs hurlent leurs destinations. La pollution est vraiment perceptible, surtout quand l’on finit une montée de 500 mètres le souffle court. Cette ville est assourdissante. Mais pourtant, chaque rue est un petit village qui contribue à nous mettre à l’aise. Du coup, nos trois jours là bas ont été rythmés par des experiences locales. Ballade dans la vieille ville, « dégustation » de bouffe locale, petit dej au marché où l’on prend le temps de converser avec les autres clients et les « cholitas » (la vendeuse typique de La Paz caractérisée par ses tresses, sa jupe d’inspiration andalouse, son chapeau melon et selon nous son poids...) Momp parfait son espagnol et je m’eclate pas mal. Les anecdotes fusent. Par exemple, on nous montre un mannequin pendu sur un pont et l’on nous explique que c’est un avertissement à l’attention des voleurs... C’est le Far West ici. La pauvreté est saisissante et d’ailleurs, beaucoup plus chocante qu’à la campagne. Le soir les ordures et les mendiants ne font plus qu’un. Les enfants des rues cirrent les chaussures des bourgeois en cagoule pour éviter l’oprobe sociale. Mais le plus gros plaisir de cette ville fut sans aucun doute le Barbier à l’ancienne. Momp et moi avions peur de l’hygiène mais elle s’est revélée irreprochable. Du coup, Momp conserve un belle moustache de Mexicain et moi un léger bouc-Luc Alphand des plus sympathiques.

Entre deux jours de flanneries dans les rues de La Paz nous avons entrepris ce que tout touriste veut faire durant son séjour en Bolivie. La fameuse route de la Mort qui part d’un col à 4600 mètres dans les hauteurs de La Paz et arrive en pleine jungle à 1200 mètres d’altitude, après 65km de descente en VTT ! La route est mythique à cause du nombre d’accidents mortels quand elle était encore utilisée pour la circulation mais aussi « grâce » aux pauvres kamikazes qui se sont crus plus forts que la montagne ou dont les freins ont laché au mauvais moment... C’est vrai que l’on longe le ravin pendant plus des deux tiers du chemin et parfois les passages sont assez étroits et vertigineux. La descente dure quatre heures. Quatre heures de plaisir et d’adrénaline. C’est juste fou. Puis l’on remonte par la nouvelle route qui a remplacé la route de la Mort en 2007 mais qui ressemble plus à une voie romaine qu’à du macadam...

Autre chose. On vous a parlé des Cholitas plus haut. Et bien, nous avons poussé l’experience jusqu’au bout en les voyant catcher !! Au Mexique puis dans toute l’Amerique latine il existe des salles de « Lucha Libre », sorte de catch burlesque mis en scène. Mais à La Paz, la spécialité c’est les femmes catcheuses. Donc nous sommes partis dans les faubourgs de La Paz. Une salle de basket a été reconvertie en arène de catch chaque dimanche. Le premier rang fourmillait de touristes mais les locaux étaient bien présents et après deux premiers combats assez poussifs ce sont les premiers à jeter des canettes ou des peaux de cacahuètes aux méchants catcheur ou à l’arbitre... Gros kiff là aussi. C’est déjà un rêve de voir de la Lucha Libre en Amérique du Sud mais si en plus les lutteurs sont grosses et ont des tresses...

Et puis, le dernier jour, nous avons fait un tour à Tiwanaku, en plein milieu de l'Altiplano avec la promesse de vestiges millenaires aux gravures fantastiques. Celles qui ont d'ailleurs inspiré Hergé pour son Temple du Soleil. Résultat, trois statues, deux portes et un tumulus ressemblant vaguement à une pyramide. On ne vous parlera pas des musées... Nous sommes donc rentrés le plus vite possible à La Paz pour profiter d'une dernière après midi dans les marchés...


Avant hier soir nous avons donc quitté la capitale avec regrets mais pour nous diriger vers Sucre, la plus belle ville de Bolivie... On vous confirme ça dans quelques jours...






L'île du Soleil, qui ressemble pas mal à la Grêce sans la baignade...


Le soir à Copacabana. Easy.

La Paz...

... et ses marchés, de lumières !

La Luchaaaaa Libreeeeeeeee !

LA statue de Tiwanaku...

et deux tocards rasés de près...

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