Inutile de mentir je vais vous faire rêver. J’ai passé le meilleur week end depuis mon arrivée. Et en baroudeur pour rester libre et sale. Je suis parti vendredi dernier depuis Guate en prenant un vol interne privée payé par ma boite direction Flores, nichée sur une île au milieu du Lac Petén Itza. Je ne vous refais pas le coup des volcans dans la brume,etc. mais c’est toujours aussi magnifique. Arrivée à 8h. Direction les temples mayas de Tikal. Le paysage est différent. On se trouve en pleine jungle dans le Nord du Guatemala. Donc 30°, 80% d’humidité. Les maisons sont des sortes de huttes au toit en chaume et en branchages.
Alors Tikal c’est quoi. Plus grande cité connue du monde maya (même si El Mirador a la frontière mexicaine est en passe de la surpasser aux vues des premières fouilles). La vraie particularité c’est que la cité se trouve au beau milieu de la conopée et rien n’a été coupé. Donc c’est un vrai plaisir surtout un vendredi où il n’y a pas grand monde. Les quelques kilometres entre chaque temple laissent le temps de s’immiscer dans la jungle à travers des petits sentiers. On se retrouve vraiment seul face aux bruits de la jungle. On se sent un peu comme Bardamu, assailli de sons, du grouillement des insectes et des cris des singes hurleurs. Ici ou là un arbre fraîchement tombé bloque la route. Soudain une pluie diluvienne nous fait remonter toutes les odeurs de jungle, de mousse, de champignons. On s’abrite sous une immense feuille de palmier pour atteindre finalement un temple isolé où l’on croise des ratons laveurs. Vraiment une expérience à part. Tranquille. Juste un truc que je ne comprends pas. Les indigènes mesurent 1m60 en moyenne aujourd’hui soit 1m30 il y a 10 siècles. Pourquoi se sont ils emmerdés à faire des pyramides si raides où les marches des escaliers mesurent la moitié de leurs taille ! Les pyramides, en effet, donne le vertige. La vue est magnifique car on distingue la jungle à perte de vue.
Réveil 6h du matin. Départ pour la côte caribéenne. Tuk-Tuk pour sortir de l’île de Flores. 3h de « Chicken Bus ». Les hauts parleurs vomissent un flot de musique caribéenne et de salsa. Je suis assis à la fraiche à côté d’une locale. Ses billets sont cachés dans son soutif. Du coup elle me montre allégrement son sein gauche en me souriant devant le contrôleur. Elle a mon âge, trois gamins et 6 frères et sœurs. Ils sont fervents catholiques et vont à Rio Dulce pour une procession. Elle croit que mon IPod est un téléphone et je lui fais écouter les Gipsy Kings. Elle semble particulièrement aimer et lève les bras comme pour danser me révélant deux aisselles particulièrement velues. Nice.
Lendemain levée 9h direction la plage, par bateau bien sûr. On passe par une sorte de cimetière de vieux rafiots envahis par les pélicans. Un petit arrêt dans la jungle pour aller sauter dans une cascade naturelle. Puis direction Playa Blanca, dont le nom reste assez explicite. Si la plage est magnifique, l’eau est sale et bouillante. Mais on sait apprécier ce genre de moments quand même…surtout accompagné d’un « Coco Loco », une noix de coco coupé où l’on verse une belle rasade de rhum ambré. Cette langoureuse après midi passe bien trop vite.
Retour à Livingston. Nouvelle soirée où un vieux Garifuna nous raconte ses histoires. Le consul du Kaiser allemand qui attendait les cargaisons de café venant du Rio Dulce, les ouragans qui poussent les bateaux à mouiller à Livingston, étrangement épargné par les tempêtes tropicales. Un autre nous explique qu’il organise des croisières aux îles Vierges pendant la Haute Saison et qu’il vient se reposer ici 4 mois par an. La vie se fait au jour le jour. Je déguste une bonne langouste pour quelques dollars. J’ai l’impression d’être dans un théâtre ou chaque acteur tient son rôle. Vieux Marin, Rasta, Touriste Baba, Gamin des rues, Gringo désabusé. Mais pourtant, l’échange est bien réel. Je m’endors dans un hamac bercé le Calypso du Bar…
Lundi matin. Je devrai être au Bureau. Je suis toujours à Livingston. Je flâne dans les rues en attendant mon bateau. Puis 5 heures de bus. Retour à Guate. Je vais me remettre à manger des haricots rouges et des galettes de mais. Je regrette déjà.
Livingston à l'aube
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire