jeudi 2 septembre 2010

La Belle et la Bête.

On en est déjà loin puisque nous écrivons depuis le Chili… mais on va se limiter pour cet épisode à la belle Sucre, et à la laborieuse Potosi ainsi qu’à notre arrivée à Uyuni avant notre périple dans le désert de Sel de ces trois derniers jours…

Arrivée donc à Sucre très tôt le matin. Premier contact avec l’hôtel assez rude avec un jeune homme très peu engageant qui nous laisse dehors jusqu’à 11h…. On file donc au marché, comme d’hab, pour le petit dej matinal avec les typiques Apis (boisson de mais rouge et de cannelle, lourde mais succulente…), beignets au miel et friands au fromage… Première journée très courte. Puisque l’on se remet du trajet en bus de nuit en squattant nos matelas toute l’après-midi avant d’aller se poser pour regarder le foot local. Universitario de Sucre se fait rouster par une équipe chilienne mais les locaux sont contents car leur équipe reste qualifiée. Du coup, on rencontre le jeune Jean-Paul autour d’une choppe d’un litre de bière. Suffisant pour continuer la soirée avec les boliviens. Neuf autour d’une table où l’on finit par nous inviter à une fête dans un village de la campagne environnante à base de courses de taureau, de parilladas et de Singani, l’alcool bolivien par excellence. Très alléchant mais notre retroplanning ne nous le permet pas… Le lendemain on décide de profiter du barbecue de l’Hôtel Amigo. Apres avoir rameuté deux irlandais, une belge super badante, un brésilien et deux allemandes, nous allons faire les courses. Nous ne tentons pas la viande du marché qui refoule dès 7h du matin. ..mais y achetons les ingrédients nécessaires à une belle ratatouille. La vendeuse est plutôt loquace et sera d’ailleurs notre amie jusqu’à la fin de notre séjour dans la très tranquille Sucre. La ville est un peu l’antithèse de La Paz. Pour la première fois, il y a des passages piétons et des feux rouges… C’est un peu l’Andalousie avec ses maisons blanchies à la chaux et son climat qui nous permet de rester dehors après 18h… Pour tout vous dire, on n’a pas fait grand-chose à Sucre à part boire des cafés, shooter les nombreux pigeons de la ville, se poser dans les parcs ou jouer au foot avec des gamins. Nos performances sportives ne seront pas détaillées ici.


Le second soir, je laisse Mompeyss et son estomac se reposer gentiment à l’hôtel et motive quelques touristes pour aller à la fête de l’université de Médecine de Sucre. L’entrée coute 10 centimes. C’est une sorte de POW local où tout le monde est déguisé ou travesti... Les boliviens dansent assez bizarrement. La coutume veut que l’on se mette tous en rond, que les filles dansent et crient alors que les garçons restent amorphes, attendant surement la fin de la chanson pour essayer de chopper… Je me fais rincer par des boliviens et des jeunes filles habillées en hawaiennes et rentre passablement saoul à 2h30 du matin. Le lendemain matin sera dur mais Mompeyss, remis sur pied, me trainera au marché pour prendre un petit dej. J’essaierai de le convaincre de tester les empanadas locales mais il restera de marbre, sa salteñophobie permettant peut être de nous éviter quelques soucis cliniques.

Le dernier jour, après avoir salué notre pote primeure, nous essayons de monter sur le toit de la préfecture. Le garde nous demande 1 € chacun pour monter 3 marches, la corruption est partout… Nous finissons par le gruger en faisant le tour de la cour l’air de rien. Mouahah.

Nous prenons ensuite un bus pour Potosi. Le trajet se prolonge jusqu'à la tombée de la nuit dans les effluves des transports en commun boliviens. Ce qui y ressemble le plus serait un épi de maïs rance. Nous prenons nos quartiers au Koala Den, sympathique auberge ou nous retrouvons la sale belge dans notre chambre sous les toits. DAMNED. Nous éviterons cependant la visite de la mine en sa compagnie. Une grande victoire. Steak de lama au diner, rencontre avec un français qui paie son voyage en pointant en ligne aux ASSEDIC. Le lendemain nous visitons les sinistres et fameuses mines de Potosi. Traditionnel passage par le marché ou nous achetons des feuilles de coca, de l’alcool à 96º et de la dynamite. Sans oublier quelques bières pour nous rafraichir dans l’ambiance moite des galeries. Nous nous enfonçons progressivement dans le ventre du Cerro Rico, de ‘’l’eau’’ jusqu’au chevilles. La chaleur et les poussières de silice commencent à nous étourdir, mais la coca semble faire effet. Rencontre rapide avec les mineurs. Peu de chose a échanger devant leur labeur quasi inchangé depuis les Conquistadors. Les mecs piochent et remontent sur leur dos des sacs de roches de 50 kg du matin au soir. De vrais gueules cassées qui a 30 ans en paraissent 60 et ont une espérance de vie de 28 ans… Les plus chanceux meurent dans une explosion… L’expérience la plus saisissante depuis le début du voyage. On restera abasourdis toute une partie de la soirée peut-être aussi sous l’effet de la libation partagée avec le guide pour honorer l’esprit de la mine.


Nous décidons après maintes hésitations de rallier Tupiza, Far West bolivien pour y jouer aux cow-boys. Départ prévu a 8h selon l’hôtel, le restaurant, les chauffeurs de taxi, l’esprit de la mine, Evo… Levée 6h30, arrivée au terminal a 7h20. Tous les bus sont déjà partis… Nous nous rendons compte d’une chose, peut-être tardivement : les boliviens sont comme Bino, ils temporisent… Bino serait d’ailleurs l’homme le plus ponctuel du pays. Nous décidons de zapper la rando a cheval et partons pour Uyuni.


Six heures de piste dans un décor digne de Tatooine, il manque juste les hommes des sables et ce brave Ben Kenobi. Arrêt dans un pueblito. On se demande toujours de quoi ils vivent. Arrivée a Uyuni. Retour a la civilisation, pizzas, booking du fameux tour dans le Salar dont les photos nous font déjà rêver. On retrouve notre cher français des ASSEDIC dans un bar a gringos. Les verres sont des pots de céramique représentant des femmes nues. On vous laisse deviner par où l’on doit boire nos cocktails… On s’assoie avec le français et des potes à lui, une québécoise, un allemand et un néozélandais barbu. Au bout de 10 minutes, Mompeyss me chuchote « C’est assez bizarre. L’allemand s’appelle Felix comme mon correspondant de première, il vit à Nuremberg, comme mon corress de première et il ressemble plutôt à mon coress de première ». Du coup, il se lance et effectivement, en Bolivie, au milieu de nulle part, nous assistons aux retrouvailles passionnées de Felix et de Mompeyss ! Hallucinant. Du coup l’on finit la soirée avec eux. Nous rentrons à l’Hotel pour partager quelques binouzes dans leur chambre avant de se faire dégager par le Patron, sorte de Philippe Cottias indigène qui met fin à cette sympathique et improbable soirée !


Le lendemain, départ pour le Salar en ayant négocié un Tour « Anniversaire » pour Mompeyss ! On vous raconte la claque d’ici quelques jours…




Sucre ou l'Andalousie

En haut du belvédère

La maman de notre pote du marché...

Sucre, toujours

Le mur de l'assoc des retraités mineurs...

A la sortie de la mine...

Potosi-Uyuni...

Mompeyss et Feloxe !

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