Levée 6h du matin ce samedi. Petit dej expédié. Un bus pour Antigua (cf post précédent) qui constitue un Hub pour tous les transporteurs de la région. J’y attends un autre bus avec plaisir. Les lumières sont magnifiques et le volcan Del Agua resplendissant. Bref tout va bien. Deuxième shuttle qui doit me mener à 90km de là au bord du Lac D’Atitlán, sorte de Lac Léman ou se côtoient les plus riches et les plus pauvres. Là les ennuis commencent mais on s’y attendait. Avec les pluies torrentielles des jours précédents, la route est souvent obstruée par des coulées de boue ou des éboulis. C’est donc en 4h que nous ferons le voyage. Arrivée à 11h à Panajachel, la « ville ». J’enrage. On se croirait en Ecosse. La pluie s’abat sur les rives du lac. La brume ne permet pas de voir à plus de 50 mètres. Les « anciens » me disent qu’il faudra attendre demain matin ! Mais demain matin je pars ! J’essaie alors de trouver des touristes courageux pour prendre una « lancha » sous la pluie mais apparemment ils préfèrent siroter un chocolat au chaud.
Je commence à errer dans les rues, passablement trempé. Un jeune homme très laid m’aborde. Il veut me vendre de la Ganja. Son sourire m’éblouit. Quatre dents en or pour un gamin de 14 ans c’est assez dingue. Finalement il me promet un bateau privé avec son « frère » pour 15$ ce qui est étonnamment peu cher. Je me sors finalement de ce traquenard assez louche. Heureusement durant mon repas, je rencontre un vieux qui me parait digne de confiance. Lui aussi me vend un « tour de lancha » pour à peu près le même prix. Vendu. Passage par divers intermédiaires qui prennent leur com. Le bateau prend le large. On ne voit rien. Je me demande ce que je fais là tout seul dans la brume. Après quelques minutes le vent se lève et tout se découvre. Ca valait vraiment le coup finalement.
On aperçoit le long du lac de magnifiques maisons avec leurs embarcadères privés qui semblent appartenir au méchant de James Bond. Les villages eux sont un ramassis de petites maisons de carton. Je m’y arrête, une femme m’emmène chez elle pour me montrer son métier à tisser et me vendre des écharpes. Un véritable taudis construit en roseaux séchés et en boue. Mais je suis insensible et je refuse ses broderies multicolores. On se croirait un peu à Sainte Lucie. Tout est vert et luxuriant. Mais toujours pas de Volcans cachés par la brume.
Le soir, je rencontre deux australiens avec qui je me mets assez minable et rejoins ensuite un groupe de guatémaltèques que j’avais rencontré la semaine dernière dans le bar branché de Pana. Première vrai cuite du séjour à base de rhum local infâme. Le reste relève du privé.
Le dimanche matin sera relativement dur. Levé 7h vraiment pas frais. Je dois visiter le plus grand marché d’Amérique latine situé à une heure du lac à Chichicastenango. Mais j’ai compris depuis quelque temps que la perception du temps est légèrement différente ici. A chaque fois que l’on me dit « à 1h de route » j’en prends pour trois heures… Je profite du calme matinal pour voir enfin le lac dans toute sa splendeur. Je croise quelques colibris le long de la rive mais beaucoup trop rapides pour mon compact. La navette arrive avec 2h de retard. Sur le marché a 11h30, je vois les vrais guatémaltèques. Pas les métisses de la capitale les vrais de vrais les indiens quoi. Plusieurs conclusions.
- Ils sont tous petits. Environ 1m40 pour les femmes et 1m60 pour les hommes. Je ne plaisante pas…
- La mode masculine est aux chapeaux de cowboy. Parfois blanc nacré…
- Ils ont tous l’air vieux même les gamins. En même temps, en croisant sur la route des gamins de 8 ans transportant sur leur dos des troncs d’arbres entiers on se doute qu’ils ne sont pas au top…
- Le syndrome des dents en métal refait son apparition. Or, Argent, Ferraille ? Les jeunes comme les vieux se font allégrement customiser le palais.
Je m’insinue dans le marché et retrouve toutes les odeurs caractéristiques de ce type d’endroit. Poisson avarié. Huile à friture. Odeur de maïs toasté. Il y a en fait deux marchés. Un pour les touristes où ils peuvent acheter tout l’artisanat du coin via les traditionnelles négociations et le marché pour locaux où tout se vend, des ustensiles de cuisine aux bois de chauffage. Curieusement, les gens sont très avenants dans le premier et particulièrement acerbes dans le second, empêchant de prendre des photos ou te gueulant dessus dans une des langues quiché de la région quand tu touche les sacs de maïs. Je me repose dans un restau où je me plais à écouter la conversation de trois profs toulousaines à la retraite pestant sur le Lycée « Privé » Fermat…
Retour via Antigua. Achat de livres dans un marché aux puces. Je sombre à 22h dans un sommeil profond.
Quelques clichés avec dans l’ordre le marché, le lac et Antigua le matin..
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